dimanche 6 décembre 2015

2e dimanche de l’Avent : « Attendre une bonne nouvelle »

Deuxième méditation, 2ème dimanche de l’Avent

« Attendre une bonne nouvelle »

Évangile : « Tout être vivant verra le salut de Dieu » (Lc 3, 1-6)

[…] La parole de Dieu fut adressée dans le désert
à Jean, le fils de Zacharie.

   Jean parcourut toute la région du Jourdain,
en proclamant un baptême de conversion
pour le pardon des péchés,
    comme il est écrit dans le livre des oracles d’Isaïe, le prophète :
Voix de celui qui crie dans le désert :
Préparez le chemin du Seigneur,
rendez droits ses sentiers.
    Tout ravin sera comblé,
toute montagne et toute colline seront abaissées ;
les passages tortueux deviendront droits,
les chemins rocailleux seront aplanis ;
    et tout être vivant verra le salut de Dieu.

Deuxième séquence (02:20 à 02:48)
La soupe a été servie, un plan rapproché sur la table, focalise l’attention du spectateur sur l’assiette lisse de porcelaine blanche, sur le verre transparent grossissant (comme une loupe) un morceau de mie blanche du pain coupé et abandonné près de l’assiette, et sur la bouteille bleue du premier plan occupant toute la hauteur de l’image. Ces trois objets, comme hors d’échelle, forment un décor d’éclats de couleurs et de lumière, tranchant avec la monochromie brune et grisâtre de la table, des chandails de laine marron, des meubles en bois foncé et des murs de la pièce.
En trois nouveaux plans rapprochés de champ et contrechamp sur deux Sœurs à droite de l’écran puis de trois autres Sœurs leur faisant face, la communauté commencent à manger la soupe chaude. Ce n’est pas tant les visages qui intéressent Laure Jaudon que les mains tenant la grande cuillère jusqu’aux lèvres, puis à la bouche, dans une synchronisation légèrement décalée respectant le rythme de chacune. 
La danse des couverts est belle, les bruits se fondent dans l’atmosphère et les rythmes réguliers. Un cliquetis de couverts appelle notre attention sur un fragment jaune, une rose dans un vase posé sur la cheminée de marbre.
Cette courte séquence se termine par un plan fixe de silence et d’attente. Il n’y a plus rien à manger, ni plus rien à boire. Les deux premiers visages immobiles, comme bercés par une musique secrète, se concentrent dans une attitude d’intériorisation douce et rêveuse qui attire le regard. Soudain perce comme une tristesse qui émane de la gravité des regards. 


La caméra pudique s’en détache et élargit son champ. Un nouvel élément de décor apparaît, les pochettes en tissu, sorte de casiers pour les lettres que chacune a reçues (ou pas). Certaines sont pleines, d’autres ouvrent leur béance, souvenir d’une lettre déjà montée dans la cellule et lue. Une histoire se dit là sur les confidences faites, les prières demandées, tous ces liens invisibles entre les personnes présentes ou absentes.

En ce deuxième dimanche de l’Avent, la voix de Jean résonne dans nos déserts : « Préparez le chemin du Seigneur, […] tout être vivant verra le salut de Dieu. » (Lc 3, 4.6). 
Jean le Baptiste crie aussi dans le silence de ces femmes en attente, dans leur silence, dans leurs gestes et leur immobilité, dans les lettres reçues. 
Cet arrêt sur image est comme un tremplin, un espace vierge à tous les possibles, une gestation en quelque sorte, et leur respiration commune ressemble à trois points de suspension accrochés à la promesse du salut universel. …

Oui, un jour, nous verrons le salut de Dieu …


Sr Nathalie Le Gac, CSJ Mechref, 6 décembre 2015

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